Pays interdisant la double nationalité : liste et explications
Certains États retirent automatiquement la nationalité d’origine à quiconque acquiert une citoyenneté étrangère. D’autres imposent l’abandon formel de la nationalité initiale avant de délivrer un nouveau passeport. Cette politique s’applique aussi bien à des puissances démographiques qu’à des régimes autoritaires ou à des pays insulaires isolés.
Des exceptions existent pour certains statuts particuliers, comme les enfants nés d’un parent étranger ou les conjoints de ressortissants. La règle reste stricte pour la plupart des adultes sollicitant une naturalisation ou souhaitant conserver plusieurs passeports.
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Pourquoi certains pays refusent la double nationalité : enjeux et motivations
La double nationalité ne fait pas consensus. La France ou le Canada l’acceptent sans sourciller, mais d’autres pays la bannissent avec rigueur. Pourquoi s’en tenir à une appartenance unique ? Tout est affaire de souveraineté, de contrôle et d’identité collective.
Pour les pays qui interdisent la double nationalité, la citoyenneté ne se dilue pas. Deux passeports, ce serait déjà trop. La fidélité d’un individu doit se concentrer sur un seul drapeau. Les gouvernements concernés redoutent un émiettement des engagements, surtout lors de crises diplomatiques ou de conflits d’intérêts. La citoyenneté s’érige alors en socle exclusif, non négociable.
Une autre crainte s’invite : la sécurité nationale. Accepter deux nationalités, c’est risquer de voir certains citoyens contourner des obligations : impôts, service militaire, devoirs civiques. Pour ces États, multiplier les passeports revient à brouiller les frontières du devoir, compliquer la gestion et perdre le fil des responsabilités.
L’identité collective, enfin, pèse lourd. Certaines sociétés, façonnées par une histoire douloureuse ou un sentiment d’unité fragile, n’acceptent pas de partager l’appartenance nationale. Accorder la double citoyenneté à un enfant d’un couple binational, ou à un migrant, c’est parfois perçu comme une menace pour l’équilibre du groupe.
Pour résumer les motivations principales, voici ce qui pousse à refuser la double nationalité :
- Souveraineté : chaque citoyen incarne l’unité du pays.
- Sécurité : les États veulent maîtriser les obligations juridiques et éviter les failles.
- Identité : le collectif prime, et l’appartenance ne se partage pas.
Liste actualisée des États interdisant la double nationalité
La double citoyenneté reste un défi pour de nombreux gouvernements. Quand on observe la liste des pays interdisant la double nationalité, la diversité saute aux yeux : grandes nations, États insulaires, puissances régionales… Les raisons varient, mais la ligne reste ferme. Voici quelques exemples qui illustrent ces politiques strictes :
- Inde : la reconnaissance de la double nationalité est strictement proscrite. Toute acquisition d’un autre passeport entraîne la perte automatique de la citoyenneté indienne, même pour les enfants nés à l’étranger.
- Japon : il faut choisir. La loi impose aux doubles nationaux de renoncer à l’une de leurs nationalités avant 22 ans, au nom de la cohésion sociale.
- Chine : aucune exception. Les citoyens chinois ne peuvent posséder qu’un seul passeport, que ce soit à la naissance ou par filiation.
- Estonie : seuls les mineurs peuvent temporairement cumuler deux nationalités, mais à l’âge adulte, il faut trancher.
- Congo (Brazzaville) : la double citoyenneté est exclue, tant pour ceux qui veulent devenir Congolais que pour ceux qui l’obtiennent par descendance.
- Cuba : la loi refuse toute double appartenance. Être Cubain, c’est l’être sans partage.
- Iran : la citoyenneté iranienne prévaut toujours. Même après une naturalisation à l’étranger, la République islamique considère ses ressortissants comme exclusivement iraniens.
Cette liste des pays interdisant la double nationalité évolue au fil des réformes et des pressions liées à la migration ou aux diasporas. Les candidats à la mobilité internationale ont donc tout intérêt à rester informés et à vérifier les dernières règles en vigueur.
Conséquences concrètes pour les citoyens concernés par ces politiques
Quand la double nationalité est proscrite, les parcours personnels se complexifient. Changer de pays pour le travail, se marier avec un étranger ou accueillir un enfant loin du sol natal : chaque choix demande d’arbitrer, parfois au prix de sacrifices douloureux. Pour beaucoup, la non-reconnaissance de la double citoyenneté oblige à trancher vite et sans retour.
Voici comment ces politiques affectent directement la vie des personnes concernées :
- Mobilité restreinte : la perte de la nationalité d’origine ferme la porte à certains métiers, prive du droit de vote ou complique l’accès à la propriété, selon le pays.
- Droits civiques limités : quitter une citoyenneté, c’est aussi rompre avec les droits sociaux, que ce soit la retraite, la santé ou l’éducation dans le pays quitté.
- Transmission de la nationalité aux enfants : dans plusieurs États, les enfants de couples binationaux doivent choisir leur camp à la majorité. Cette nationalité interdite enfants fragilise le lien familial à long terme.
Dans la pratique, obtenir un visa pour revenir dans son propre pays de naissance n’a rien d’exceptionnel, comme le vivent des milliers de personnes en Inde ou au Japon. Les impacts sont aussi patrimoniaux : héritage, impôts, investissements, tout dépend du statut de citoyenneté exclusive. Un double passeport reste donc une chance réservée à ceux dont les pays d’origine et d’accueil autorisent la double nationalité. Ailleurs, les portes se ferment après un seul choix.
Rester ou partir, appartenir ou renoncer : dans ces pays, la citoyenneté n’est jamais un compromis. Elle dessine, pour chaque individu, la frontière entre deux mondes qui ne se superposent pas.
